Au détour d’un changement de géographie, l’occasion de rassembler ici les fils que j’ai suivis – ou ceux qui m’ont emmenée- durant ces vingt et quelques dernières années.

La Dévalée, ce serait un contenant qui ne sait pas encore ce qu’il va contenir,

un espace de possible fabrique.

si je ne sais pas ce qui va s’y passer, je peux pour le moment retracer mon parcours.

Après un passage au Conservatoire de Brest, je vais passer trois ans, de 1999 à 2002 au CNR de Bordeaux, section professionnelle Art Dramatique.

Les années qui suivent, et jusqu’à récemment, je suis interprète de textes le plus souvent contemporains. Le 1er fil, ce sont bien les mots. Mots-matière, mots-partition, flux de mots ou silences ponctués par eux. Ce qui se dit, et ce qui se tait.

Ce que les mots portent de secret aussi. Tout ce champ-là, quand on commence à écouter. 

Alors j’essaie d’écouter ce que le mot vient rencontrer en moi. Et ce que je rencontre de lui. 

Ce qui me touche le plus quand je vois un comédien, quand je l’écoute, c’est tout ce qui m’échappe, ce à quoi je n’ai pas accès totalement mais que je sens complètement vivant pour lui. Peu m’importe de tout saisir. Je suis témoin de quelqu’un qui écoute. Et qui m’ouvre à ma propre écoute.

4.48 Psychose de Sarah Kane, mes Thibault Lebert, Festival de Blaye 2007. Photo Pierre Planchenault
Des couteaux dans les poules de David Harrower, mes Thibault Lebert, Tnba 2009
La bibliothèque des Livres Vivants, mes Frédéric Maragnani, Tnba, Novart 2014 / Les Années d'Annie Ernaux