Apprendre à sentir

Certaines rencontres m’amènent au mouvement dansé. Assez rapidement, je vais avoir envie d’explorer de ce côté. Je me forme à partir de 2009 à certaines pratiques d’éducation somatique. Dans la Formation Sources tout d’abord, auprès de Anne Expert et Mandoline Whittlesey, avec les supports du Body-Mind-Centering, du Contact Improvisation et du Mouvement Authentique. Puis dans Matières, formation emmenée par Anne Expert, que je suis cette fois-là sur un an seulement, mais qui me permet de retraverser les “matières” justement. 

Avec le BMC, nous explorons les systèmes physiologiques du corps par le toucher et le mouvement. Un apprentissage par l’expérience soutenu par les connaissances anatomiques. Pour moi, il s’agit vraiment de contacter ce que je sens et ce que je ressens. C’est un accès à qui je suis, une possibilité de venir habiter plus finement mes tissus, mais aussi mes émotions, mon imaginaire. Des possibilités de régulation aussi, notamment du système nerveux, de réorganisation,

et… des portes d’entrée vers la danse.

Avec le Mouvement Authentique, c’est tout un monde qui s’ouvre, et la clarification d’un positionnement. En pratique, il s’agit de développer une présence à ce qui est, instant par instant, écouter les micro-moteurs qui nous mettent en mouvement, être attentif à tout ce qui se déroule en nous, et discerner, de plus en plus, ce qui est de l’ordre de la pensée, de la sensation, de l’imaginaire, des émotions, des choix. Il s’agit aussi de développer la pratique du “témoin”, témoin “extérieur” comme témoin “intérieur”. Une certaine façon d’être présent, à l’autre et à soi, depuis un espace de tranquillité, un espace suffisamment vaste pour accueillir chaque expérience qui se propose. 

 

 

 

 

 

En 2013, je rencontre Laure Terrier et la compagnie Jeanne Simone, qui porte au coeur de son travail la pratique du BMC. Avec Jeanne Simone, je découvre l’espace public. C’est un autre monde encore qui s’ouvre, la joie de sortir des boîtes noires (qui me manquent si je les quitte trop longtemps) et de travailler dans des lieux déjà habités, des lieux qui ont leur vie propre. Je suis touchée par les lieux, touchée par des visages croisés, des habitudes rencontrées au fil des jours de présence dans un quartier . Révéler des espaces par la danse ou la parole, être révélé par un lieu.. Ce que j’expérimente avec Jeanne Simone tient de cette articulation. Et aussi dans l’ajustement permanent entre porosité et colonne vertébrale, entre espace sensible et action.

Nous sommes,Cie Jeanne Simone, Toulouse / Photo Loran Chourrau
Nous Sommes, Cie Jeanne Simone, création 2015 / Photo Anne-Cécile Paredes

Côtoyer la danse

L'essouflement du grand singe, d'après des textes de Camille de Toledo, mes Cédric Gaudeau /Théâtre de la Gouttière, 2015

 

 

Au fil du temps, je collabore de plus en plus régulièrement avec des danseurs, que ce soit dans des pièces portées par un metteur en scène ou dans des créations collectives. Ma façon d’envisager le plateau en est complètement imprégnée. J’emprunte à la danse des parts de son langage, des façons de faire dramaturgie, des relations à l’environnement, des modalités perceptives et d’attention.

 

Donc en résumé, je continue à rêver, Cie des Songes, Translatines 2013, Anglet
Etat sauvage (titre provisoire), collecti Du chien dans les dents, La Manufacture Atlantique 2016

Praticienne en Biodynamique Crânio-sacrée

 

Depuis 2021, et dans le sillon de ces approches d’éducation somatique, je suis également praticienne en Biodynamique crânio-sacrée, pratique d’écoute par le toucher. J’exerce sur Lennon et Quimper.